Le Criton est un dialogue de Platon - Socrate n'ayant rien écrit : tout ce que nous croyons savoir sur Socrate nous provient d'œuvres qui rapportent sa vie et ses discours, conformément au génie et au point de vue de leur auteur, et la source principale est celle de l'œuvre de Platon.
Dans le Criton, Socrate est en prison, il applique à sa propre conduite, vis-à-vis des lois de l'État, de la Cité d'Athènes, au nom desquelles il a été injustement condamné, la même question : celle de savoir ce qu'il est véritablement juste d'être et de faire.
Doit-il s'évader, comme son ami Criton le lui propose ? Tout est déjà prêt sur le plan pratique, et chacun sait, même ses accusateurs, que Socrate a été injustement condamné. Mais s'évader, n'est-ce pas pour un citoyen, et surtout pour Socrate, bafouer et même trahir les lois de sa Cité, de sa patrie, sans lesquelles il n'y aurait nulle justice ?
En réalité, Socrate se montre même plus modeste, plus ironique vis-à-vis de lui-même : ce n'est pas à lui de demander aux lois d'Athènes si elles sont justes : il fera parler les lois d'Athènes, parce qu'elles ont autorité plus que lui en matière de véritable justice, dans une prosopopée, pour l'interpeler sur la justice de sa conduite, du choix qu'il a à faire.
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